CHAPITRE 1

Des lumières  jaunes et rouges  dignes d’une discothèque branchée, voltigent  sur le visage raviné de monsieur Fouine qui n’est nullement dans un tel lieu, mais au fond de son lit.

A la longue, ce jeu de lumières sans son, s’enregistre sous sa paupière qui se soulève, bientôt suivie de la seconde. Éructations diverses s’élèvent dans la chambre, avant qu’il ne ronchonne :

-- Allons bon, c’est quoi c’ bazar ?

Rejetant les draps, pieds nus, il s’approche circonspect de la fenêtre pour en écarter de très peu le voile, afin de comprendre ce qui a pu le réveiller.  Ses gros sourcils gris se soulèvent de stupeur.

Plusieurs voitures de police et un ruban jaune pour délimiter la zone, s’offrent à son regard. Il se tape presque sur la cuisse pour l’heure, recouverte d’une longue chemise de nuit en coton blanc.

L’on pourrait penser qu’il a emprunté ce vêtement à son épouse, mais cette chose qui laisse dépasser ses mollets blanchâtres, est bien à lui.

-- Tiens, tiens… Des flics chez le nouveau voisin. M’étonne pas !

En pleine nuit, il est tout heureux d’être plongé dans du direct, mais ce feuilleton est celui de la vie.  Pour être plus à l’aise,  il tire une chaise à lui pour s’y asseoir et voir la suite de cet événement. Il peut apercevoir des techniciens dans leur tenue protectrice à genoux, en train d’ensacher des indices trouvés sur le bitume, soit en train de jouer à la craie, sur le même bitume. De grosses valises noires et rigides reçoivent la collecte.

Des policiers en tenue s’interpellent, d’autres murmurent dans une radio.

Monsieur Fouine, aux premières loges, fixe son attention sur deux policiers en civil qui s’adressent au nouveau voisin, monsieur Renard.

Ce dernier se passe la main dans le cou semblant désemparé. Sa tignasse brune est en désordre

L'indiscret constate que le « suspect » s’est rhabillé à la hâte car sa chemise blanche dépasse sur son pantalon noir. L’homme est pieds nus devant sa maison et comme il est très grand, il se penche à chaque fois qu’il répond aux questions des deux policiers.

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